BILAN DE L’ACTIVITÉ E

Dans cet essai qui conclut mon apprentissage du cours WEB SOCIAL,  j’ai préféré parlé de l’impact des réseaux sociaux   sur un  domaine qui concerne tout un chacun « la politique ». Mais qu’est la politique? Après plusieurs recherches j’ai retenu la définition  suivante  de ce  domaine. Wikipedia définit la politique comme une constitution qui concerne  l’organisation méthodique , théorique et pratique d’une communauté, d’une société ou d’un groupe social. Dans un sens plus restreint, c’est la lutte au pouvoir et à la représentativité  entre les hommes et les femmes. A cette définition, j’ajoute qu’une bonne politique c’est une pratique du pouvoir et la gestion de ces dites  luttes d’hommes et de femmes pour trouver un bon  équilibre social.

Selon les données statistiques les Blogues ont actuellement dépassé les médias traditionnels de par leur influence.  Outre les campagnes politiques classiques, les réseaux sociaux sont  de nos jours  utilisés pour permettre aux citoyens une  participation  active aux débats. C’est une grande tribune pour le citoyen   qui lui ouvre  plus de possibilités à son engagement citoyen. Avec ce mouvement de société , les gouvernements n’ont plus le choix que de suivre cette tendance et d’intégrer les réseaux sociaux dans leur plan stratégique  de communication pour tirer profit des bienfaisants de ces outils.  Les démocraties représentatives passent par une  grande crise de crédibilité et un fossé de plus en plus grand sépare les politiciens  du peuple qu’ils représentent. Pour redorer leur blason, les dirigeants tentent de jouer le jeu des réseaux sociaux en offrant un canal pour la participation en ligne. Marketing politique oblige, Les experts de la communication au niveau des gouvernements  ont compris l’ampleur de ce phénomène engendré par le WEB SOCIAL et ils ont mis le paquet pour  se racheter et rattraper le retard. Ce que le peuple veut dieu le veut. Dans un précédent  billet,  j’ai fait part de mon intime conviction qu’on  assiste à la naissance d’un cinquième pouvoir. Cette fois ci, ce pouvoir est entièrement entre les  mains des citoyens. Avec l’évolution des sociétés, des mœurs, des cultures et des mentalités, les démocraties par ces temps de crise ont démontré leurs limites quand à leur connectivité avec les peuples. Avec le WEB SOCIAL, le citoyen assouvit des  besoins sociaux : « gouverner », exprimer son mécontentement au point de créer une protestation ambiante. La fin justifie les moyens,  les réseaux sociaux sont actuellement le média le plus choyé des citoyens qui donne libre cours à leurs initiatives et idées.

Les blogueurs influents sont repérés par les pouvoirs et sont invités en grande pompe à la table des grands. Ce pouvoir insoupçonné des blogueurs à fédérer  les masses populaires a ouvert grands les yeux aux politiciens et les a dissuadé de  prendre le virage du WEB SOCIAL et  créer une identité institutionnelle en ligne. Au début, Les politiciens ont sous estimé la puissance de ces réseaux jusqu’au moment où ils ont réalisé la gravité monumentale de leur  erreur stratégique qui a failli leur coûter une perte du pouvoir. De ce bouillon populaire est né petit à petit un mouvement spontané qui avec le temps a su s’organiser et peser lourd dans l’échiquier politique.

Les sociétés modernes se politisent progressivement et le citoyen d’aujourd’hui n’est plus le citoyen d’hier. Selon Dominique Schnapper : « dans la société démocratique moderne le lien entre les hommes n’est plus religieux ou dynastique, il est politique. Vivre ensemble, ce n’est plus partager la même religion,être  sujets du même monarque ou être soumis à la même autorité, c’est être citoyens de la même organisation politique ». Cette définition résume la mutation sociologique qui converge vers une  implication grandissante des citoyens dans la vie politique. Le citoyen ne se contente plus de son rôle de contrôleur, il veut se hisser au rang de gouverneur.

Les structures de communication formelles  établies par les politiques avant l’avènement des réseaux sociaux sont devenues  archaïques aux yeux des citoyens, au point où ces derniers  se sont lassés de subir cette façon  de faire la politique. Comprendre  ce besoin de devenir citoyen politique  par les élus du  peuple est le seul moyen de garder ce mandat qui leur est donné et faire durer l’équilibre social. Tant et que l’innovation de la communication n’est pas réalisée, un divorce entre les politiciens  et la société sera inévitable.

A chacun son WEB SOCIAL, mais en politique, la participation politique se veut de garantir plus de transparence au citoyen . Prenons le cas de la réussite politique d’OBAMA pour les présidentielles de 2008. Son Slogan : »Yes we can » a trouvé appui  sur les réseaux sociaux pour faire parvenir le premier Afro-américain à la maison blanche.

les soldates de l’ombre :

L’équipe de campagne électorale de Barack Obama et à la tête de son  volet réseaux sociaux Chris Hughes qui n’est ni plus ni moins que  le co-fondateur de Facebook,  a  su exploité à bon escient et à fond le  WEB SOCIAL comme une vrai machine de guerre. Les conseillés de la communication Obama ont bâti une identité institutionnelle de leur candidat sur plus de quinze réseaux sociaux différents qui lui a servi  sans doute comme  vrai levier de notoriété. Cette présence sur les multiples plateformes sociales a permis au candidat Obama de toucher toutes les couches de la société.  Si ce n’est pas le premier jalon de l’utilisation des réseaux sociaux en politique, il est surement le meilleur exemple d’une première et remarquable exploitation   des réseaux sociaux à des fins politiques. Le recours d’Obama à cette stratégie signe le début d’un gouvernement moderne et réellement social. Des chiffres glanés ici et là indique que la stratégie inédite de la campagne d’Obama sur les réseaux sociaux a aboutit aux résultats suivants :

–  500 millions de dollars  collectés en ligne sous forme de dons.

–  5 millions de supporters Facebook.

–  2 millions de profils crées sur le site officiel de campagne.

–  120 millions de vues sur Youtube

–  572000 commentaires  postés sur le mur Facebook de Barack Obama.

–  400000 Posts recensés sur les blogs de campagne.

–  35000 groupes de volontaires créés.

On ne change pas une équipe qui gagne, Obama  veille toujours à entretenir sa e-réputation et  poursuit la consolidation de sa présence sur les réseaux sociaux. Obama ainsi que la « First Lady »  font  toujours l’actualité sur les réseaux sociaux.Un vrai savoir faire et une performance  constante dans l’art de communiquer .   On peut voir le président  Obama chantant du Blues dans la maison blanche,  Comme on peut voir une vidéo YouTube de Michelle Obama répondre  aux questions postées sur son compte Twitter.

Tendances de l’usage du WEB SOCIAL dans la politique:

Dans son ouvrage  « L’usage du web Social par les partis politiques au Québec »,  Thierry Giasson de l’Université Laval nous fait un tour d’horizon sur le résultats de plusieurs études réalisées au Québec et au Canada portant sur l’usage des réseaux sociaux par les politiciens du pays. Il ressort que la classe politique canadienne utilise ces réseaux beaucoup plus pour véhiculer de l’information vers les citoyens, que  pour  créer un espace de participation citoyenne  et de rétroaction. Le même constat est fait en France où La participation partisane  dans les réseaux  sociaux  tente  de rattraper le retard accumulé durant  les dernières années.

Contrairement  aux  américains qui   ont misé à juste  titre le tout pour le tout sur les réseaux sociaux , avec  leurs leaders  qui sont devenus des adeptes du WEB SOCIAL et qui entretiennent continuellement leur présence sur ces réseaux  , la tendance actuelle dans les autres pays développés est superficielle car elle se limite à  créer une identité  institutionnelle  sur plusieurs plateformes de  réseaux sociaux. A ce stade, malgré la puissance offerte par ces outils en matière de rétroaction, de participation et d’interaction, les politiciens se contentent d’y créer tout simplement du contenu et diffuser de l’information. C’est dire que leurs  portails WEB auraient suffit pour assurer cette présence. Actuellement, la tendance s’oriente  vers la forme plus qu’elle n’est pour le fond. L’idée par laquelle les réseaux sociaux sont ni mauvais ni bons perdurent chez la classe politique. L’engouement aux réseaux sociaux est un fait et une vérité immuable. Reste que la tendance  est plus prononcée au moment des grands rendez-vous électoraux.

Un autre article celui paru dans le  journal Le Monde que j’ai trouvé intéressant pose un diagnostic et une prospective sur le devenir des réseaux sociaux dans la vie politique. Je partage l’avis qu’il y a une plus grande prise de conscience des politiciens quant à la nécessité d’aller de l’avant et embrasser sans réserve ce mouvement social qui s’est enclenché par les citoyens et pour les citoyens grâce  aux réseaux sociaux. Un parti politique qui ne suit pas cette tendance s’expose inévitablement à un isolement  et une déconnexion  purement et simplement  de son peule.

Quel avenir pour les réseaux sociaux en politique ?

Est ce que les réseaux sociaux sont seulement un phénomène de mode, de la  poudre aux yeux ou est ce qu’ils sont tout simplement ancrés dans la société. Personnellement je défendrai la dernière hypothèse par laquelle le WEB SOCIAL est là pour durer. Tant que  l’envie  de s’exprimer, de faire entendre sa voix, de contester et tant  que   le  sentiment d’appartenance à une communauté sont des besoins sociaux chez les êtres humains, alors tous les moyens sont bons pour les assouvir . Quoi de mieux que les réseaux sociaux pour répondre à ces besoins? avec leurs  vertus incontestées telle que  l’instantanéité, leur accessibilité; les réseaux sociaux resteront des médias prisés par les citoyens et continueront à fédérer les foules et les communautés. Reste que la stratégie de communications des politiciens  à travers les réseaux sociaux doit être plus claire et à la hauteur des attentes populaires.

Les plateformes de réseaux sociaux sont jeunes, et pour la plupart elles ont moins de dix ans d’existence. Ce qui fait que les réseaux sociaux sont un concept  en devenir. Certains gouvernement ont cru sans réserve au potentiel de ces réseaux, d’autres sont restés réticents envers leur introduction dans leurs stratégies de communication. Les mentalités sont pour beaucoup dans ce choix. Les américains ne pensent pas comme les français, les français ne pensent pas comme les canadiens, les canadiens ne pensent pas comme les anglais…

Après avoir vaincu leur phobies et craintes, les européens comme les canadiens se sont rendus à l’évidence que les réseaux sociaux sont incontournables et se sont mis  à créer leur identité en ligne et soigner leur e-réputation pour rester à la page. Reste  qu’actuellement, cette présence ressemble plus à un monologue qu’à un espace de participation, d’échange et d’interaction. Contrairement aux américains qui excellent dans l’art de se « mettre à nu devant le citoyen », l’effort fourni par les autres pays reste timide.

Les politiciens ont certainement pris leur temps pour observer ce phénomène social, et commencent actuellement à l’adopter chacun à son rythme. Fort heureusement, et au risque de voir passer le train, les politiciens sont  conscients  qu’il ne faut pas rater ce rendez vous crucial avec ce mouvement qui n’est rien d’autre qu’une envie des citoyens d’aujourd’hui  de faire autrement la politique.

Les réseaux sociaux sont des espaces virtuels,  et il existe un risque qu’ avec le temps notre fascination pour ces réseaux  s’estompe. La pérennité  de l’utilisation des réseaux sociaux dans la vie politique dépendra du degré d’interaction et de  participation qui sera offert aux citoyens. Donner ou pas  le sentiment au simple citoyen de participer et de gouverner et le facteur dont dépendra la tendance à court et à moyen terme. L’exemple Obama en politique participative a fixé un standard d’utilisation  des  réseaux sociaux. Ce dernier  a pu grâce  aux réseaux sociaux  animer les foules, les fédérer, leur miroiter un rêve commun et surtout donner à chacun l’impression  de participer à sa propre  campagne électorale. La finalité était de  séduire pour vaincre ses adversaires.

Comme je l’ai évoqué précédemment, les américains  qui sont leaders en réseaux sociaux politiques semblent  avoir fait le choix citoyen de recourir à ce type de média pour réagir et participer. L’étude suivante affiche clairement une tendance à venir. Les réseaux sociaux suscitent  un tel niveau d’intéressement  chez les américains qu’ils vont continuer   à fédérer et rassembler  des citoyens au fil du temps. A mon avis ce n’est pas là la révolution WEB SOCIAL politique, mais une première expérience en banc d’essai, qui va donner naissance à une vraie révolution au niveau planétaire.

Les facteurs qui vont déclencher cette révolution:

l’arrivée au pouvoir de la génération Y, sera un tournant décisif pour le WEB SOCIAL politique. Dans peu de temps, le pouvoir politique passera entièrement  entre les mains de la génération Y; très branchée et très connectée. Cette génération qui a grandi avec la révolution internet manifeste d’autres besoins et d’autres attentes. Avec l’épanouissement technologique et culturel de cette génération, la démocratie représentative sera de  plus en plus mise à  mal vu le fossé qui séparera le politicien du citoyen insatisfait. Le Web social sera le meilleur moyen   pour contrer cette structure archaïque du pouvoir et   définir une autre manière de faire de la politique en rapprochant le monde virtuel des réseaux sociaux de celui du monde réel des institutions.

Ce qui s’est passé dans les pays arabes ces deux dernières années n’est qu’un exemple de la colère d’une  génération branchée qui a vibré anarchiquement  sur les réseaux sociaux pour enfin se fédérer et former un mouvement politique chassant ainsi tous les régimes stériles qui étaient en place. cette génération a réussi ce qui n’était même pas  venu à l’esprit de la génération précédente.

Ce bouleversement inattendu dans ces pays  a sonné le glas à une relation politique « gouverneurs-gouvernés » qui  a été réfutée par la génération Y. A chaque fois qu’une chute de régime s’opère le prochain pensait que ça n’arrivera qu’aux autres. Je n’aborderai pas ici les motivations de ces mouvement mais je me contente de parler de sa vitesses, sa précision, son aboutissement et du poids qu’il a pris grâce au réseaux sociaux. Moralité de ces évènements : Les politiciens ont bien appris  la leçon, et qu’il vaut mieux avoir le citoyen comme ami sur les réseaux sociaux que comme ennemi.

Les sociologues continuent à débattre de la question de l’effet culturel et politique du Web Social  sur les peuples les années à venir. Certains pensent que l’exploitation des réseaux sociaux dans tous les domaines de la vie n’a pas atteint ses limites. Force est de constater que les réseaux sociaux numériques sont de plus en plus populaires. Cette popularité va en grandissant et qu’ils ne sont plus un phénomène de mode mais plutôt un canal de communication planétaire incontournable. Une utilisation  conviviale et interactive, une inscription simple et à la portée de tous font que les réseaux sociaux connaissent et connaitront certainement une progression fulgurante et auront toujours  le vent en poupe.

Mais quand les réseaux sociaux politiques atteindront-ils  le paroxysme de leur essor? la réponse à cette question  dépend évidemment du rythme avec lequel les politiciens se résigneront à faire du citoyen un politicien actif, participatif  et non pas un simple internaute passif comme il est aujourd’hui. L’usage dont feront les politiciens du WEB SOCIAL changera à jamais la relation entre les citoyens et les  politiciens. Si le web social est sous  utilisé aujourd’hui et ne sert pratiquement qu’à  générer du contenu par les politiciens, le web social de demain sera inévitablement un terrain d’interaction et de participation citoyenne, faute de quoi les votes de sanction envers les politiciens moins engagés  et qui négligent  ce volet sera un moyen démocratique entre les mains de la futur génération pour les écarter et les réduire comme une peau de chagrin et ce avant même d’arriver aux urnes. Une représentativité « réelle » ne suffira plus à elle seule pour contenter les masses populaires, qui exigeront de plus en plus une représentativité « virtuelle » de leurs leaders sur les réseaux sociaux.

Personnellement, je peux prédire que  Le bouleversement sera tel que le résultat d’une élection quelque soit sa portée, municipale, régionale, ou nationale sera connu d’avance juste en sondant les réseaux sociaux. N’est ce pas là un merveilleux outils qui place la barre haut aux politiciens et  les  pousse  à se donner davantage dans leurs missions et inventer une autre façon de faire la politique? Qui vivra verra  et l’avenir nous le dira.

A propos benchabi

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